Vous et votre entourage durant la période de «dépunaison» ou de l’importance du soutien moral
C’était il y a deux ans.
J’arrive au travail. Un de mes collègues, qui avait arrêté de fumer depuis quelques mois, est devant la porte en train de s’en griller une. Il est tout cerné, a l’air blafard et complètement abattu.
« T’avais pas arrêté de fumer toi?»
«Ouais mais là… J’ai des punaises de lit.»
«Ah ouin… c’est quoi ça?»
«Des parasites qui te piquent quand tu dors. C’est super petit, ça se cache partout, dans ton matelas, entre autres. Partout.»
«Ok… pis c’est à cause de ça que t’as recommencé à fumer?»
«Hé ben ça fait 3 fois qu’on se fait exterminer, j’ai jeté notre lit et une bonne partie de nos meubles… enfin, je pense qu’on va déménager finalement. On est pas mal à bout de nerfs.»
«Ah… c’est poche ça…»
(Il est en train de flipper, ce ne sont que de petits insectes après tout, me dis-je alors. Tout jeter et déménager, recommencer à fumer à cause de ça… pfff… un peu lopette quand même).
***
«C’est pas la fin du monde, Corinne, franchement», me dit mon ami Étienne, alors que je me confiais à lui, en pleine apogée de mon stress émotionnel. J'avais des punaises chez moi depuis 2 mois.
Je venais de jeter mon divan et mon sommier. Tous mes effets personnels étaient scellés dans des sacs de plastique sur la table de la cuisine. J’avais jeté énormément de choses, dont certaines avaient une valeur sentimentale. L’exterminateur avait tout aspergé dans mon appart et ça puait. Tout était sans dessus-dessous. Je dormais par terre sur un matelas que j’avais recouvert de rideaux de douche achetés chez Dollarama, me réveillant à toutes les demi-heures, prise de spasmes nerveux. Je pleurais à chaque jour. Je me cachais dans les toilettes à mon travail pour pleurer.
Je pensais à tout ce que j’avais à faire à longueur de journée. Je lave quoi aujourd’hui? Je commence par quoi? Les draps? Les rideaux? Je passe l’aspirateur dans quelle commode? Merde, je n’ai plus de sacs d’aspirateur, esti …
J’étais blessée qu’un de mes amis minimise à ce point ce qui était en train de m’arriver. Oui, c’est clair, dans l’océan de douleur du monde - l’enfant qu’on bat, la femme qu’on humilie, l’ami qu’on trompe - avoir des punaises de lit n’est qu’une goutte négligeable.
Mais reste que, pour bien des gens qui n’ont pas vécu cette expérience, il est difficile de comprendre à quel point l’extermination devient un combat de tous les jours et à quel point notre moral peut en prendre un coup.
On manque de sommeil.
On devient nerveux.
On ne voit plus la fin.
On apprend aussi à ne pas en vouloir à ceux qui ne comprennent pas.
Et on se rend vite compte que l’empathie est la plus belle des vertus.
C’était il y a deux ans.
J’arrive au travail. Un de mes collègues, qui avait arrêté de fumer depuis quelques mois, est devant la porte en train de s’en griller une. Il est tout cerné, a l’air blafard et complètement abattu.
« T’avais pas arrêté de fumer toi?»
«Ouais mais là… J’ai des punaises de lit.»
«Ah ouin… c’est quoi ça?»
«Des parasites qui te piquent quand tu dors. C’est super petit, ça se cache partout, dans ton matelas, entre autres. Partout.»
«Ok… pis c’est à cause de ça que t’as recommencé à fumer?»
«Hé ben ça fait 3 fois qu’on se fait exterminer, j’ai jeté notre lit et une bonne partie de nos meubles… enfin, je pense qu’on va déménager finalement. On est pas mal à bout de nerfs.»
«Ah… c’est poche ça…»
(Il est en train de flipper, ce ne sont que de petits insectes après tout, me dis-je alors. Tout jeter et déménager, recommencer à fumer à cause de ça… pfff… un peu lopette quand même).
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«C’est pas la fin du monde, Corinne, franchement», me dit mon ami Étienne, alors que je me confiais à lui, en pleine apogée de mon stress émotionnel. J'avais des punaises chez moi depuis 2 mois.
Je venais de jeter mon divan et mon sommier. Tous mes effets personnels étaient scellés dans des sacs de plastique sur la table de la cuisine. J’avais jeté énormément de choses, dont certaines avaient une valeur sentimentale. L’exterminateur avait tout aspergé dans mon appart et ça puait. Tout était sans dessus-dessous. Je dormais par terre sur un matelas que j’avais recouvert de rideaux de douche achetés chez Dollarama, me réveillant à toutes les demi-heures, prise de spasmes nerveux. Je pleurais à chaque jour. Je me cachais dans les toilettes à mon travail pour pleurer.
Je pensais à tout ce que j’avais à faire à longueur de journée. Je lave quoi aujourd’hui? Je commence par quoi? Les draps? Les rideaux? Je passe l’aspirateur dans quelle commode? Merde, je n’ai plus de sacs d’aspirateur, esti …
J’étais blessée qu’un de mes amis minimise à ce point ce qui était en train de m’arriver. Oui, c’est clair, dans l’océan de douleur du monde - l’enfant qu’on bat, la femme qu’on humilie, l’ami qu’on trompe - avoir des punaises de lit n’est qu’une goutte négligeable.
Mais reste que, pour bien des gens qui n’ont pas vécu cette expérience, il est difficile de comprendre à quel point l’extermination devient un combat de tous les jours et à quel point notre moral peut en prendre un coup.
On manque de sommeil.
On devient nerveux.
On ne voit plus la fin.
On apprend aussi à ne pas en vouloir à ceux qui ne comprennent pas.
Et on se rend vite compte que l’empathie est la plus belle des vertus.
4 commentaires:
C,est un cauchemar que je vis, l'extermination, la decouverte par la suite, de nouveaux excrements, les boutons ,Les piqures?
Mes chts dans tout cela, je ne sais pas quoi faire....
Oui... l'extermination est un dûr moment à passer en effet. Mais vous y arriverez - un jour ou l'autre assurément!
Quant aux chats, j'ai entendu dire que les cabinets de vétérinaires vendent des poudres non-toxiques pour les animaux (et dans le cas des chats c'est très important puisqu'ils se lèchent constamment).
Bonne chance,
Corinne
merci pour la reponse,
je pense je me fais piquer, malgré
l'exterm. à la permetrine et à l'acide borique, je pense changer
la compagnie, le proprio était tr. impatient avec moi, je payerais
encore les frais de l'exterm., mais je ne sais pas quoi faire,vraiment, pour les chats, la poudre, c'est les traiter ou les proteger?
Merci encore pour le blogue, cela me rassure de parler à qqn
P.S. ton exterm. a utilisé quels produits?
Bonjour,
En passant, c'est normal de se faire piquer quelques jours (jusqu'à 4 semaines) après l'extermination. En effet, les oeufs prennent quatre semaines à éclore - les produits ne tuent pas les oeufs ; donc les bestioles doivent sortir de l'oeuf et marcher dans le poison pour mourir.
Je ne me souviens plus des produits utilisés... Je sais qu'il y avait de la pyrèthre, mais c'est tout.
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