À l'assaut des punaises de lit : comment se débarasser de ces indésirables

Je m’appelle Corinne D. Je vis à Montréal.
J’ai eu des punaises de lit chez moi.

Ce blog appartient aux infestés qui ont besoin d'aide, qui veulent donner des conseils ou qui souhaitent tout simplement partager leur expérience.

Sachez que je ne recommande pas d'exterminateur en particulier et que je ne m'occupe plus de ce blog. J'ai tout de même décidé de le laisser en ligne, sachant qu'il pourrait aider certaines personnes. J'ai été infestée il y a plus de 6 ans maintenant...

dimanche 12 août 2007

Mesures préventives après la «dépunaison»

Suite à l’extermination, j’ai observé pendant quelques temps des mesures «préventives» afin d'éviter une nouvelle contamination.

Tout d’abord, j’ai isolé mon lit (j’ai l’avantage d’avoir un lit sur une base de métal, donc cela a été possible). J’ai décollé la tête du lit à une bonne dizaine de centimètres du mur. J’ai enlevé la jupe du lit et me suis assurée qu’aucune couverture n’était assez longue pour toucher le plancher. J’ai finalement enduit les pattes du lit d’une bonne couche de Vaseline bien épaisse. Ainsi, aucune punaise ne pouvait ni grimper sur les pattes (elles ne sont pas de bonnes grimpeuses sur les surfaces lisses ou engluées) ni passer par le mur pour accéder à leur garde-manger (c’est comme ça que m’appelait l’exterminateur…).

Évidemment, j’ai redoublé d’ardeur quant à la propreté de mon logement. J’ai passé l’aspirateur deux à trois fois par semaine dans tout l’appartement et une fois par semaine sur mon matelas et mon sommier. Je continuais à jeter systématiquement les sacs d’aspirateur (quelques fois, je les ai utilisés deux fois en n’omettant pas de les placer dehors jusqu’à la prochaine utilisation). Je lavais les draps et les couvertures deux fois par semaine.

J’ai suivi ce strict régime de ménage pendant plus de deux mois.
Avec la cimex, on n’est jamais trop prudent…

mardi 7 août 2007

Homo Sapiens vs Cimex Lectularius : Chronique d'un combat

Chronique d'un combat
La lutte : Homo Sapiens vs Cimex Lectularius

On se targue souvent d’être les créatures les plus intelligentes de la terre. On a peint la Joconde. On a construit les pyramides. On a inventé l’automobile. Et le gaz moutarde.

Ainsi, l’erreur serait de sous-estimer votre adversaire en vous disant simplement : «Moi, singe évolué, est nécessairement plus malin que la punaise, minable invertébré.»
Car rien n’est plus faux. Bien entendu, il faut revoir la notion d’idiotie et d’intelligence selon d’autres critères que les nôtres. À proprement parler, les punaises sont incapables de processus cognitifs. Elles obéissent cependant à des instincts de survie très basiques, mais vachement bien déterminés. Ces mêmes pulsions mettront durement à l’épreuve votre cerveau de primate.
En effet, malgré ses 5 mm, votre adversaire est de taille. Et rudement rusée.
Les punaises détectent le monoxyde de carbone que nous expirons durant notre sommeil à plusieurs mètres de distance.
Elles vont naturellement migrer vers un autre endroit si elles se sentent menacées.
Elles détectent aussi la chaleur (le bon sang chaud...) qui émet un rayonnement infra-rouge à plus de 10 cm de distance.
Elles ne bougeront pas de leur cachette si leur hôte est actif, à moins qu’elles aient incroyablement faim. Elles attendent une inertie d'au moins 15 minutes avant de sortir de leur repaire.
Comme les araignées, elles feignent la mort quand elles croient leur vie en danger.
Elles piquent entre 3 et 5 heures du matin, le moment où la majorité des gens sont profondément endormis.
Leur piqûre est généralement indolore, ce qui leur permet de retourner dans leur cachette sans se faire coincer par le gros singe délectable que vous êtes.
Bref, elles sont futées.

J’ai gagné ce combat. Il s’est soldé à la suite de bons coups et de bêtises. Vous aussi, un jour, vous y arriverez.
Je récapitule rapidement, pour ceux qui n’ont pas lu mes chroniques du «first encounter».

29 janvier 2007. J’avais finalement trouvé une punaise, et ma mère l’avait fait identifier. Croyant alors la carcasse inutile, elle l’avait jetée.

Nota Bene de Corinne : SVP, si vous trouvez une punaise de lit, GARDEZ-LA. En fait, gardez tout, les carcasses, les excréments, tout. Cela pourrait vous servir de preuve. Lorsque je continuais à me faire piquer suite à ma première extermination, l’exterminateur commençait à être sceptique, car il ne voyait jamais rien. Il n'y avait aucune trace de punaise dans mon logement. Il commençait même à douter du fait que j’en aie eu un jour. Si vous êtes locataire, votre propriétaire pourrait aussi vous demander de voir un spécimen.
Il est même possible que vous n’en voyiez JAMAIS, c’est vous dire comment cette preuve est précieuse...

Dans les semaines qui ont suivi la découverte de la punaise, j’ai tout essayé : laver les draps à l’eau bouillante et passer l’aspirateur partout (dans les fentes du plancher, derrières les plinthes, dans les replis de couture du matelas et du sommier, dans chaque recoin de meuble). J’ai aussi posé de la terre diatomée près de mon lit (à éviter, la terre diatomée est très volatile et peut se loger dans vos poumons).
Nota Bene de Corinne : Jetez les sacs d'aspirateur après utilisation. Des oeufs et des punaises pourraient s'y retrouver.

5 février 2007. Étant donné que je me faisais toujours piquer, je m’étais alors résignée à faire appel à un exterminateur.

Nota Bene de Corinne : Choisissez bien votre exterminateur. C’est important. J’ai fait quelques appels avant de tomber sur quelqu’un qui a pris le temps de répondre à toutes mes questions avec courtoisie et avec tant d’érudition qu’on aurait pu le prendre pour un entomologiste. Bien qu’il soit tentant de choisir le moins cher et celui qui assure une garantie «illimitée», faites fi de ces facteurs alléchants. Le mien, en l’occurrence, me garantissait le travail pour une période de trois mois (compte tenu que les œufs prennent jusqu'à 2 semaines à éclore) Il m’a dit de me méfier des exterminateurs qui font une soi disant «garantie illimitée», car les punaises - qui sont très difficiles à enrayer- peuvent réapparaître à tout moment et aucun exterminateur n'accepterait de refaire le travail indéfiniment. D’autres ne le garantissent tout simplement pas.

Nota Bene de Corinne : Si vous êtes locataire (et Québécois), sachez que, selon la Régie du Logement, c’est le propriétaire qui est responsable en cas de parasites. À lui, donc, de défrayer les coûts d’extermination.
6 février 2007. Dans un moment de panique, je jette mon divan et mon sommier. Le divan était vieux et plein de replis (donc plein de cachettes pour les punaises) et je n’arrivais pas à voir correctement l’intérieur de mon sommier (donc d’autres possibilités de cachettes pour les punaises…).

Nota Bene de Corinne : Inutile de jeter quoi que ce soit, à moins que vous soyez convaincus que le meuble en question soit complètement INFESTÉ de punaises et totalement irrécupérable. En effet, les exterminateurs peuvent traiter vos meubles avec leurs pesticides. De plus, si vous avez toujours des punaises chez vous après l’extermination (hélas! Cela peut arriver…) et que vous achetez du nouveau mobilier pour remplacer l’ancien, les punaises risquent de migrer dans vos nouveaux achats…

On m’avait dit qu’il était préférable de sceller mon matelas dans un grand couvre-matelas en plastique, supposément disponible dans les pharmacies, ceci pour éviter que les punaises viennent s’établir dedans. J’en ai cherché pendant des jours, sans succès. J’ai donc acheté quelques rideaux de douche en plastique à Dollarama et j’ai tenté de le recouvrir tant bien que mal avec ces toiles. Résultat pathétique.

16 février 2007. L’exterminateur vient pour la première fois. Il asperge TOUTES les plinthes de mon appartement, mes meubles de salon et de chambre, ainsi que mon matelas. Il m’avait demandé de vider tous les meubles de ma chambre. J’avais tout lavé à l’eau chaude, et avais placé les vêtements «décontaminés» dans des sacs de plastique à fermeture éclair (les mêmes qui servent d’emballage lorsqu’on achète des draps ou couvertures). Le reste, je l’avais scellé dans de larges sacs de poubelles que j’avais placé sur mon balcon.

Nota Bene de Corinne : Avis aux Québécois, la température hivernale joue en votre faveur. Les punaises meurent après deux jours en dessous de -20. Donc ce que vous ne pouvez laver, placez-le dehors par temps de grand froid.
SVP, pour ceux qui seraient tentés de le faire (oui, j’ai déjà entendu cette suggestion…), n’essayez pas de fermer le chauffage et d’ouvrir les fenêtres pendant des jours dans l’espoir de tuer les punaises par le froid!!! En plus d’être complètement inutile (jamais vous n’arriverez à obtenir une température de -20 à l’intérieur!) vous pourriez endommager du matériel (électronique et électroménagers) et conduits d’eau à l’intérieur de votre logis.

19 février 2007. Je me fais piquer à nouveau. Je pleure. J’appelle l’exterminateur qui m’explique que cela est chose normale. En effet, les insectes doivent sortir de leur cachette et se rendre jusqu’à l’hôte afin de marcher dans le poison. Il faut donc se placer en appât pour les bêtes pendant quelques temps (joie!).

Pendant quelques semaines, calme plat.

7 mars 2007. L’exterminateur vient faire son tour de contrôle. Il inspecte mon appartement, me pose des questions, etc. Il ne voit aucune trace. Je suis contente, il est content. Vive la vie.

Nota Bene de Corinne : Si votre exterminateur est compétent et soucieux, il se devrait toujours de faire un suivi après l’extermination initiale.

14 mars 2007. Vient le retour du drame. Nouvelles piqûres, nouveaux pleurs.

16 mars 2007. Deuxième extermination (gratuite, car j'étais toujours dans les fameux «trois mois de garantie»). Cette fois-là, l’exterminateur reste perplexe. Il ne voit toujours aucune punaise, aucune trace de sa présence. Il pense que j’ai été victime de ce qu’il appelle un «accident» (i.e. j’aurais apporté chez moi un mâle ou une femelle qui heureusement n’était pas enceinte). Sceptique et me croyant atteinte d’une maladie mentale, il décide tout de même de fumiger ma chambre et mon matelas.
Puis, plus rien. Cependant, j'ai suivi pendant quelques temps des mesures très strictes de prévention.
Tranquillement, j'ai recommencé à faire des nuits complètes et reposantes. J'ai retrouvé la douceur de mon chez-moi.
Ainsi s'est soldé ce combat.
Parfois, encore aujourd'hui, je me blottis le soir dans mes couvertures, béate, et apprécie chaque minute de ce délicieux intervalle entre l'apaisement et le sommeil, ce moment divin où l'on sait que rien ne peut nous atteindre, à part les rêves. Ce sont les minutes les plus délectables...

lundi 6 août 2007

Pourquoi nos grands-parents en savent plus que nos parents sur la punaise de lit

Mon père et ma mère n’avaient jamais entendu parler de punaises de lit avant mon expérience. Mon grand-père, en revanche, avait mille histoires à raconter sur le sujet.
«On les brûlait avec du gaz à lampe! Y’en avait partout... Un jour, je parlais avec un des fraiseurs de l’usine, pis là un insecte est sorti du col de sa chemise... C’était une punaise.» L’ouvrier en question lui avait expliqué que sa famille était complètement envahie par les punaises de lit et qu’ils ne savaient plus quoi faire pour enrayer leur propagation. Ils étaient tellement infestés qu’il en transportait sur lui!

Avant la Deuxième Guerre mondiale, les punaises de lit avaient proliféré à un rythme alarmant et faisaient des ravages autant en Europe qu’en Amérique. Cependant, suite à l’apparition du Dichlorodiphényltrichloroéthane - communément appelé le DDT - (un pesticide extrêmement puissant mais aussi fort toxique), les punaises de lit avaient presque complètement disparu durant les années 50, 60 et la première moitié des années 70.
Vous êtes victime de la punaise? Si vos parents ont entre 40 et 60 ans, fort probable qu'ils aient peu de conseils à vous donner... Parlez-en à vos grands-parents. Vous serez surpris!
Cela prouve comment les parasites de l'homme vont et viennent par vagues.

dimanche 5 août 2007

C’est pas la fin du monde, sauf que…

Vous et votre entourage durant la période de «dépunaison» ou de l’importance du soutien moral

C’était il y a deux ans.
J’arrive au travail. Un de mes collègues, qui avait arrêté de fumer depuis quelques mois, est devant la porte en train de s’en griller une. Il est tout cerné, a l’air blafard et complètement abattu.
« T’avais pas arrêté de fumer toi?»
«Ouais mais là… J’ai des punaises de lit.»
«Ah ouin… c’est quoi ça?»
«Des parasites qui te piquent quand tu dors. C’est super petit, ça se cache partout, dans ton matelas, entre autres. Partout.»
«Ok… pis c’est à cause de ça que t’as recommencé à fumer?»
«Hé ben ça fait 3 fois qu’on se fait exterminer, j’ai jeté notre lit et une bonne partie de nos meubles… enfin, je pense qu’on va déménager finalement. On est pas mal à bout de nerfs.»
«Ah… c’est poche ça…»
(Il est en train de flipper, ce ne sont que de petits insectes après tout, me dis-je alors. Tout jeter et déménager, recommencer à fumer à cause de ça… pfff… un peu lopette quand même).

***

«C’est pas la fin du monde, Corinne, franchement», me dit mon ami Étienne, alors que je me confiais à lui, en pleine apogée de mon stress émotionnel. J'avais des punaises chez moi depuis 2 mois.
Je venais de jeter mon divan et mon sommier. Tous mes effets personnels étaient scellés dans des sacs de plastique sur la table de la cuisine. J’avais jeté énormément de choses, dont certaines avaient une valeur sentimentale. L’exterminateur avait tout aspergé dans mon appart et ça puait. Tout était sans dessus-dessous. Je dormais par terre sur un matelas que j’avais recouvert de rideaux de douche achetés chez Dollarama, me réveillant à toutes les demi-heures, prise de spasmes nerveux. Je pleurais à chaque jour. Je me cachais dans les toilettes à mon travail pour pleurer.
Je pensais à tout ce que j’avais à faire à longueur de journée. Je lave quoi aujourd’hui? Je commence par quoi? Les draps? Les rideaux? Je passe l’aspirateur dans quelle commode? Merde, je n’ai plus de sacs d’aspirateur, esti …

J’étais blessée qu’un de mes amis minimise à ce point ce qui était en train de m’arriver. Oui, c’est clair, dans l’océan de douleur du monde - l’enfant qu’on bat, la femme qu’on humilie, l’ami qu’on trompe - avoir des punaises de lit n’est qu’une goutte négligeable.

Mais reste que, pour bien des gens qui n’ont pas vécu cette expérience, il est difficile de comprendre à quel point l’extermination devient un combat de tous les jours et à quel point notre moral peut en prendre un coup.
On manque de sommeil.
On devient nerveux.
On ne voit plus la fin.
On apprend aussi à ne pas en vouloir à ceux qui ne comprennent pas.
Et on se rend vite compte que l’empathie est la plus belle des vertus.

samedi 4 août 2007

«J’en ai moi aussi» ou de l’importance d’en parler à votre entourage

Certes, avoir des punaises de lit est une expérience traumatisante. Nul doute. Ainsi aurez-vous la nécessité de vous confier à vos amis, vos parents, afin de partager votre anxiété avec vos proches. Alors que certaines personnes vous écouteront avec attention, d’autres ne prendront pas vraiment conscience de l’ampleur du stress que vous vivez.
Mais peu importe. L’important est d’en parler. Et je vous invite à le faire le plus souvent possible.

Pourquoi est-ce si important?
Parce que non seulement en parler vous permet d’évacuer votre tension, mais cela bénéficie aussi aux autres.

Voici une anecdote fort éloquente à ce sujet :

Au pire de ma crise, j’avais raconté tout le détail de mon épopée de punaises à plusieurs de mes collègues de travail que j’apprécie particulièrement, dont une certaine Paula. Elle était très empathique, semblait consternée par ma situation et me posait beaucoup de questions. Je lui racontai les piqûres, le doute, la découverte, l’extermination, etc. Quelques mois après m’être débarrassée pour la première fois de mes indésirables, je vois Paula sortir de l’ascenseur en s’élançant vers moi : «Corinne, Corinne! J’en ai moi aussi! Quelle merde!»
Paula avait raconté mon histoire à son conjoint. Quelques semaines plus tard, (il n'y a pas de hasards...) celui-ci avait commencé à voir apparaître, à son réveil, des boutons très rouges sur ses jambes. Au début, il n'avait pas osé en parler à Paula, de peur de la faire paniquer pour rien. Mais après deux semaines, il lui en glisse un mot. Quelques jours plus tard, elle se réveille, elle a deux boutons sur le bras qui la démangent.
«Ça n’a pas été long qu’on avait tout reviré l’appart en l’envers, lampe de poche en mains, à la recherche d’une punaise! Ça ressemblait trop à ton histoire!»
Et puis ils en ont trouvé une…
Ils l’ont conservée au congélateur, et l'ont encore à ce jour (sur ma recommandation).
Ils ont tout lavé à l’eau bouillante. Ils ont vaporisé un insecticide acheté chez un vétérinaire (je ne le recommande pas) partout dans leur appartement. Et depuis, plus rien, plus de piqûres.
«Heureusement que tu m’en avais parlé, on aurait pu endurer ça des mois sans se douter de rien, je te dis!»

HA!
Beaucoup de gens n’ont jamais entendu parler de punaises de lit, en partie parce qu’elles avaient disparues durant les années 50, 60 et 70. Mais votre entourage doit être aux aguets, car elle est bel et bien de retour, et peu de gens savent reconnaître les signes de la présence de punaises dans leur résidence. Parler de votre expérience à vos proches est une forme très efficace de transmission de l'information et peut aider à prévenir une infestation.

vendredi 3 août 2007

Pour en finir avec les mythes concernant les punaises

Avoir des punaises de lit chez soi est un signe de malpropreté. On n'en retrouve que dans les taudis.

Faux et archifaux. Ces insectes se nourrissent de sang, et non de déchets. Quiconque a du sang dans les veines (i.e. tous les organismes à sang chaud!), sont susceptibles d’être les hôtes des punaises ou d'en ramener à la maison. Riches comme pauvres, propres comme sales.

Avoir une prolifération de punaises de lit chez soi est un signe de malpropreté.

Vrai et faux. Les punaises femelles adultes peuvent pondre jusqu’à 5 œufs par jour et ont une période de reproduction de plusieurs mois. Elles ne cessent de copuler (plus d'une centaine de fois par jour!). Elles prolifèrent donc à un rythme alarmant. Cependant, le fait de garder son logement ou sa maison propre (passer l’aspirateur souvent et en profondeur, laver fréquemment les draps et ses vêtements) peut ralentir la prolifération. Avoir des murs et des draps blancs peut aider à mieux les détecter.

Les punaises de lit peuvent rendre dépressifs.

Vrai. J’ai même déjà entendu une légende urbaine comme quoi elles injecteraient une hormone qui favoriserait la dépression (bien entendu, cela est faux). Mais cette légende a des assises bien réalistes : les infestés traversent souvent des états dépressifs.
Une des mes amies qui est travailleuse sociale a déjà reçu plusieurs fois des gens dans son bureau qui étaient infestés par les punaises de lit. Ils souffraient de détresse émotionnelle, parfois même d’un léger choc post-traumatique.
Souvent ostracisé (qui veut aller visiter quelqu’un qui a des parasites chez lui? Pas moi!), l’infesté se sent abject, rejeté.
Le lit est un sanctuaire. Et avec des insectes dedans, le sanctuaire est nécessairement violé. Il devient alors un pieu de torture. L’infesté a le mauvais sommeil, ce qui favorise la dépression. Il faut du courage et un bon réseau social.

Les punaises de lit peuvent sauter et voler sur les gens.

Faux. Il ne faut pas la confondre la punaise de lit (Cimex lectularius) avec la puce (Pulex irritans). La cimex ne peut pas sauter et n’a pas d’ailes : elle ne peut donc que ramper. Voilà d’ailleurs un bon point pour vous, car il vous est possible de lui rendre votre lit inaccessible.

La punaise de lit est invisible à l’œil nu.

Faux. Bien qu’elle soit petite, la punaise arrivée à maturité est détectable. Elle est d’un brun rougeâtre lorsqu’elle est gorgée de sang et mesure environ 5 mm à son dernier stade de maturité (voir la photo de l’ennemie en haut de page) . Quant à la nymphe, elle mesure entre 1 à 3 mm et est translucide ; elle est donc beaucoup plus difficile (voire impossible) à repérer.

Les punaises peuvent se tenir sur les gens ou dans leurs vêtements durant le jour.

Vrai. Mais, selon ce que j’ai pu lire et entendre, cela ne se voit que dans les cas d’infestations hors de contrôle. En temps normal, les punaises restent cachées durant le jour et n’iront pas sur vous.

Les punaises de lit, comme l’indique leur nom, ne se trouvent que dans les lits.

Faux. La cimex lectularius, communément appelée la «punaise de lit», a été dénommée ainsi car elle se loge généralement dans les lits (matelas, coutures de matelas, sommiers), mais on peut la retrouver littéralement partout (d’où toute la difficulté à s’en débarrasser!) : derrière la tapisserie, en dessous des plinthes, dans les meubles de bois, tables de chevet… même les endroits les plus incongrus : dessous une lampe de chevet, dans une enceinte stéréo, dans un écrou

Les punaises transportent des maladies.

Faux. On a longtemps pensé qu’elles pouvaient transmettre certaines hépatites, mais cela n’a jamais été démontré clairement.

Les 4 grands types de réactions aux piqûres

Je n’ai pas suivi de cours en dermatologie, mais…

Au cours de mon bourlingage sur le net à la recherche d’infos sur la punaise, j’ai pu répertorier quatre types de personnes qui réagissent différemment aux piqûres des punaises de lit.

Les voici :

1. Personne allergique. Elle fait généralement de gros boutons auréolés d’une zone rouge (souvent en groupe de 3), plutôt douloureux et qui démangent (comparables à la piqûre d’un moustique). Ils sont parfois boursouflés, aux contours un peu irréguliers. On peut voir le point où le dard a transpercé la peau après quelques jours, lorsque l’enflure a disparu. Ce point reste toujours visible, un peu gonflé et perceptible à la surface de la peau, pendant plusieurs jours, voire semaines.

2. Personne d’abord allergique et qui se désensibilise avec le temps aux piqûres. Elles deviennent si petites qu’elles sont alors difficiles à distinguer d’un simple petit bouton commun. Elles désenflent très rapidement, mais on voit toujours le point du dard sur la peau.

3. Personne d’abord non-allergique et qui se sensibilise à la longue (risque d’infection plus grand).

4. Personne n’ayant aucune réaction aux piqûres. Oui, oui, c’est possible.


Pour ma part, je fais partie du groupe le plus rare, le groupe 2.

Je trouve qu’il est un peu inutile d’aller voir sur le net les photos des piqûres de punaises, car chaque individu a une peau différente et personne ne réagit tout à fait de la même manière. Mais je me rappelle qu’au départ j’avais besoin de comparer alors voilà.

Maintenant, quant à déterminer quel groupe est le pire d’entre tous, cela est tout aussi vain. Cependant, le débat semble animer plusieurs sites et blogues.

Pourquoi?

Souvent parce que les groupes 1, 2 et 3 en veulent aux gens du 4 qui sont en quelque sorte «épargnés». On remarquera que beaucoup plus d’hommes que de femmes font partie du groupe 4. Certains croient que c’est parce que la peau des femmes est plus sensible que celle des hommes, et donc plus sujette à la réaction cutanée. D’autres prétendent que c’est parce que les hommes se font moins piquer que les femmes. Bien entendu, cela est faux. Tout le monde se fait piquer, sans distinction. Peu importe qu’il y ait marque ou non.

Selon moi, ces 4 groupes ont leur lot d’infortune.

Les gens du groupe 1 ont la vie dure. Ils se grattent continuellement et souffrent souvent d’insomnie.

Les gens du groupe 2 deviennent complètement paranos. Est-ce un petit bouton ou une piqûre?

Les gens du groupe 3 ont l’impression de ne jamais s’en sortir et que la situation ne fait qu’empirer malgré tous leurs efforts. Leur état régresse et leur santé physique aussi.

Les gens du groupe 4 se réveillent un matin avec une légion de parasites, car ils ne s’étaient rendus compte de rien pendant tout ce temps. L’extermination est derechef beaucoup plus difficile pour eux.