À l'assaut des punaises de lit : comment se débarasser de ces indésirables

Je m’appelle Corinne D. Je vis à Montréal.
J’ai eu des punaises de lit chez moi.

Ce blog appartient aux infestés qui ont besoin d'aide, qui veulent donner des conseils ou qui souhaitent tout simplement partager leur expérience.

Sachez que je ne recommande pas d'exterminateur en particulier et que je ne m'occupe plus de ce blog. J'ai tout de même décidé de le laisser en ligne, sachant qu'il pourrait aider certaines personnes. J'ai été infestée il y a plus de 6 ans maintenant...

samedi 25 août 2007

Chaque peine a son revers

Je faisais rire mon amie Cassandre en lui disant que les punaises forcent à la «simplicité involontaire». C’est pourtant vrai.
Elles m’ont obligée à faire le ménage monumental de mon appartement qui s’imposait (derrière les meubles, les électroménagers, dans les tiroirs, les placards.)
J’ai dû tout trier et me défaire des biens superflus. J'ai réalisé à quel point j'avais accumulé maladivement tant d'objets inutiles au cours des dernières années. J'avais dénaturé la fonction même de l'objet.
Cela m’a rappelé la fameuse citation de Tyler Durden du film Fight Club: «The things you own end up owning you.
It's only after you lose everything that you're free to do anything.»

You buy furniture. You tell yourself, this is the last sofa I will ever need in my life. Buy the sofa, then for a couple years you're satisfied that no matter what goes wrong, at least you've got your sofa issue handled. Then the right set of dishes. Then the perfect bed. The drapes. The rug. Then you're trapped in your lovely nest, and the things you used to own, now they own you. ~ Chuck Palahniuk, Fight Club, Chapter 5

Oui, peut-être que dans tout ce bordel physique et métaphysique que provoque la punaise, une certaine sagesse émerge et de saines habitudes émanent. Depuis mon infestation, j’essaie de conserver le moins de choses possibles et garde mon appartement d’une propreté irréprochable. Je ne suis plus jamais découragée par les corvées ménagères. Je ne veux plus emmagasiner inutilement des objets chez moi. Je donne beaucoup – des vêtements, des objets – à des œuvres caritatives. Je garde vraiment l’essentiel et tente de vivre dans une optique minimaliste.

mercredi 15 août 2007

Y a-t-il des punaises dans cette maison?

Telle est la question.
En effet, les cimex sont spécialistes de la furtivité et de la dissimulation. Vous pouvez en chercher pendant des jours, des semaines, des mois (!), tout retourner dans votre logement, perdre tranquillement votre santé mentale, mais rien! Vous ne voyez rien! Où se cachent donc ces pestes?

Certains optent pour des mesures draconiennes afin de les repérer. Après avoir quitté leur résidence pendant plusieurs jours dans le but d’affamer leurs punaises, ces personnes, de retour chez elles, se placent sur leur lit durant le plein jour pendant plusieurs minutes, parfaitement immobiles, jusqu’à ce que nos hématophages préférés se tirent hors de leur cache. Elles se mettent délibérément en appât pour les punaises afin de pouvoir enfin déterminer leur provenance!
D’autres ajustent leur réveille-matin à 4 heures du matin, et, lampe de poche en mains, fouillent les alentours du lit et leurs draps au beau milieu de la nuit.
C’est dire jusqu’où peut nous mener la recherche éperdue de l’endroit où elles se terrent.

Mais si vous ne voulez pas vous rendre jusque-là, voici quelques indices de la présence de punaises.
De petites taches de sang sur vos draps sont suspectes.
De petits points noirs sur le matelas et les draps (les excréments) le sont tout autant, en plus d’être parfaitement écoeurants.
Une certaine odeur de moisi autour du lit doit éveiller les soupçons (mais je crois que cela est perceptible seulement dans le cas de grandes infestations). Pour ma part, je n’ai jamais senti telle odeur. (On m’a dit que ça s’apparentait à une odeur de vieille chaussette… miam)
Les carcasses de punaises (elles muent cinq fois avant d'atteindre leur stade final de maturité) est un signe irréfutable de la présence de punaises. N’oubliez pas de toujours faire identifier les spécimens par un professionnel.

À mon avis, il serait trop réactionnaire d’utiliser des pesticides dans votre logement si vous n'avez pas découvert de punaise (morte ou vivante). Ce n’est pas souhaitable d’asperger du poison à l’endroit où l’on dort sans raison. D'autant plus que beaucoup de personnes font des réactions allergiques aux pesticides, ce qui empire le cas des démangeaisons déjà présentes...

Cependant, si vous avez de fortes raisons de croire que vous abritez en vos murs la cibole de cimex (vous vous réveillez avec des piqûres) mais que, après plusieurs inspections minutieuses, vous ne voyez toujours rien qui le confirme, je vous suggère de prendre tout de même de bonnes mesures préventives. Continuez à faire une vérification périodique et systématique du matelas et du sommier, lavez souvent vos draps et vos couvertures à l'eau très chaude, passez l'aspirateur sur le matelas, isolez votre lit et enroulez du raban double-face sur les pattes. Nécessairement, si les punaises veulent vous vampiriser, elles n’auront de choix que de passer par les pattes du lit, où elles se feront prendre dans la colle du ruban. Ainsi vous aurez, à votre réveil, la confirmation tant attendue (une punaise engluée) ou alors la semi-garantie que vos éruptions cutanées ont d'autres sources.

mardi 14 août 2007

Cas vécus

Et maintenant, un babillard.
Je vous invite cordialement à raconter votre histoire de punaises dans la zone des commentaires de ce post, afin de partager votre expérience, vos trucs, vos inquiétudes, la manière dont vous vous êtes débarassés de cette calamité.
Merci de votre participation.
C.

lundi 13 août 2007

FAQ

Foire Aux Questions

Pourquoi ai-je l’impression de me faire piquer le jour? Est-ce possible?

Cette sensation de se faire piquer «le jour» (au travail par exemple) provient du fait que la peau de certaines personnes tarde à réagir à la protéine de la salive que la punaise injecte quand elle nous pique. La phase de réponse à l’allergène peut prendre plusieurs heures, voire plusieurs jours. Cela est d’autant plus choquant, car il devient fort difficile d’établir avec certitude à quand remonte la dernière piqûre (surtout pour les personnes qui font partie du groupe 2, et qui risquent de confondre une simple démangeaison passagère avec une piqûre de punaise).

Quelles parties du corps sont les plus touchées par les piqûres de punaises?

Les punaises piquent partout où elles ont accès à de la peau (leur dard ne peut transpercer les vêtements). On retrouve donc des piqûres au visage, à la nuque, aux épaules, aux bras, dans le dos, sur les jambes… partout. J’ai déjà lu qu’elles préféraient la nuque, les épaules et le visage, et je crois que c’est parce que ces parties du corps sont plus exposées lors du sommeil. Pour ma part, je me suis même fait piquer sur les doigts. Je n’ai encore jamais entendu d’histoires de piqûres sur les pieds, pour la simple et bonne raison que cette peau est plus épaisse et rugueuse et que leur dard ne peut la traverser.


Horreur! Dois-je vraiment laver tous mes vêtements à l'eau bouillante? La plupart des tissus ne supportent pas tant de chaleur...

Malheureusement, seules les températures extrêmes viennent à bout des punaises. Il ne faut pas laver à l'eau tiède ou chaude, mais à l'eau très, très chaude, au cycle de lavage le plus long possible afin de les éliminer (sinon elles peuvent se loger dans votre machine...).

Sans réfléchir, lors de l'extermination, j'avais tout mis à la machine, sans aucun égard au textile. Évidemment, beaucoup de morceaux ont été complètement bousillés (rétrécis, stressés par le lavage et la chaleur). Résultat : j'ai dû me défaire de vêtements neufs et qui m'avaient coûté assez cher. Mon collègue m'avait ensuite donné la recette du succès : sa copine, qui avait beaucoup de vêtements auxquels elle tenait particulièrement, avait tout simplement passé ses vêtements à la sécheuse, à température élevée, pendant une bonne vingtaine de minutes. Voilà, le tour est joué.

Évidemment, pour ceux qui en ont les moyens, un nettoyage à sec au tailleur du coin est tout indiqué.

Maintenant, quant à savoir s'il faut TOUT laver ce qu'il y a dans la maison (tapis, rideaux, vêtements rangés dans les armoires), deux écoles de pensée s'affrontent. Je crois que cela reste une question de jugement personnel lors de l'évaluation du degré d'infestation.


Je suis infesté et je désire faire appel à un exterminateur. Je suis locataire de mon logement. Qui doit défrayer les coûts de l'extermination?

Si vous êtes locataire (et Québécois), sachez que, selon la Régie du Logement, c’est le propriétaire qui est responsable en cas de parasites. À lui, donc, de défrayer les coûts d’extermination. Cependant, pour ce faire, vous devez être en mesure de lui prouver que vous êtes véritablement infesté (gardez toutes les carcasses trouvées).


Pourquoi les hommes semblent-ils parfois «épargnés» par les punaises? Mon mari (copain, ou autre) ne se fait pas piquer, lui!

On remarquera que beaucoup plus d’hommes que de femmes font partie du groupe 4. Certains croient que c’est parce que la peau des femmes est plus sensible que celle des hommes (n'est-ce pas la différence notoire entre la peau des hommes et celle des femmes?), et est donc plus sujette à la réaction cutanée. D’autres prétendent que c’est parce que les hommes se font moins piquer que les femmes. Bien entendu, cela est faux. Tout le monde se fait piquer, sans distinction. Peu importe qu’il y ait marque ou non.

dimanche 12 août 2007

Mesures préventives après la «dépunaison»

Suite à l’extermination, j’ai observé pendant quelques temps des mesures «préventives» afin d'éviter une nouvelle contamination.

Tout d’abord, j’ai isolé mon lit (j’ai l’avantage d’avoir un lit sur une base de métal, donc cela a été possible). J’ai décollé la tête du lit à une bonne dizaine de centimètres du mur. J’ai enlevé la jupe du lit et me suis assurée qu’aucune couverture n’était assez longue pour toucher le plancher. J’ai finalement enduit les pattes du lit d’une bonne couche de Vaseline bien épaisse. Ainsi, aucune punaise ne pouvait ni grimper sur les pattes (elles ne sont pas de bonnes grimpeuses sur les surfaces lisses ou engluées) ni passer par le mur pour accéder à leur garde-manger (c’est comme ça que m’appelait l’exterminateur…).

Évidemment, j’ai redoublé d’ardeur quant à la propreté de mon logement. J’ai passé l’aspirateur deux à trois fois par semaine dans tout l’appartement et une fois par semaine sur mon matelas et mon sommier. Je continuais à jeter systématiquement les sacs d’aspirateur (quelques fois, je les ai utilisés deux fois en n’omettant pas de les placer dehors jusqu’à la prochaine utilisation). Je lavais les draps et les couvertures deux fois par semaine.

J’ai suivi ce strict régime de ménage pendant plus de deux mois.
Avec la cimex, on n’est jamais trop prudent…

mardi 7 août 2007

Homo Sapiens vs Cimex Lectularius : Chronique d'un combat

Chronique d'un combat
La lutte : Homo Sapiens vs Cimex Lectularius

On se targue souvent d’être les créatures les plus intelligentes de la terre. On a peint la Joconde. On a construit les pyramides. On a inventé l’automobile. Et le gaz moutarde.

Ainsi, l’erreur serait de sous-estimer votre adversaire en vous disant simplement : «Moi, singe évolué, est nécessairement plus malin que la punaise, minable invertébré.»
Car rien n’est plus faux. Bien entendu, il faut revoir la notion d’idiotie et d’intelligence selon d’autres critères que les nôtres. À proprement parler, les punaises sont incapables de processus cognitifs. Elles obéissent cependant à des instincts de survie très basiques, mais vachement bien déterminés. Ces mêmes pulsions mettront durement à l’épreuve votre cerveau de primate.
En effet, malgré ses 5 mm, votre adversaire est de taille. Et rudement rusée.
Les punaises détectent le monoxyde de carbone que nous expirons durant notre sommeil à plusieurs mètres de distance.
Elles vont naturellement migrer vers un autre endroit si elles se sentent menacées.
Elles détectent aussi la chaleur (le bon sang chaud...) qui émet un rayonnement infra-rouge à plus de 10 cm de distance.
Elles ne bougeront pas de leur cachette si leur hôte est actif, à moins qu’elles aient incroyablement faim. Elles attendent une inertie d'au moins 15 minutes avant de sortir de leur repaire.
Comme les araignées, elles feignent la mort quand elles croient leur vie en danger.
Elles piquent entre 3 et 5 heures du matin, le moment où la majorité des gens sont profondément endormis.
Leur piqûre est généralement indolore, ce qui leur permet de retourner dans leur cachette sans se faire coincer par le gros singe délectable que vous êtes.
Bref, elles sont futées.

J’ai gagné ce combat. Il s’est soldé à la suite de bons coups et de bêtises. Vous aussi, un jour, vous y arriverez.
Je récapitule rapidement, pour ceux qui n’ont pas lu mes chroniques du «first encounter».

29 janvier 2007. J’avais finalement trouvé une punaise, et ma mère l’avait fait identifier. Croyant alors la carcasse inutile, elle l’avait jetée.

Nota Bene de Corinne : SVP, si vous trouvez une punaise de lit, GARDEZ-LA. En fait, gardez tout, les carcasses, les excréments, tout. Cela pourrait vous servir de preuve. Lorsque je continuais à me faire piquer suite à ma première extermination, l’exterminateur commençait à être sceptique, car il ne voyait jamais rien. Il n'y avait aucune trace de punaise dans mon logement. Il commençait même à douter du fait que j’en aie eu un jour. Si vous êtes locataire, votre propriétaire pourrait aussi vous demander de voir un spécimen.
Il est même possible que vous n’en voyiez JAMAIS, c’est vous dire comment cette preuve est précieuse...

Dans les semaines qui ont suivi la découverte de la punaise, j’ai tout essayé : laver les draps à l’eau bouillante et passer l’aspirateur partout (dans les fentes du plancher, derrières les plinthes, dans les replis de couture du matelas et du sommier, dans chaque recoin de meuble). J’ai aussi posé de la terre diatomée près de mon lit (à éviter, la terre diatomée est très volatile et peut se loger dans vos poumons).
Nota Bene de Corinne : Jetez les sacs d'aspirateur après utilisation. Des oeufs et des punaises pourraient s'y retrouver.

5 février 2007. Étant donné que je me faisais toujours piquer, je m’étais alors résignée à faire appel à un exterminateur.

Nota Bene de Corinne : Choisissez bien votre exterminateur. C’est important. J’ai fait quelques appels avant de tomber sur quelqu’un qui a pris le temps de répondre à toutes mes questions avec courtoisie et avec tant d’érudition qu’on aurait pu le prendre pour un entomologiste. Bien qu’il soit tentant de choisir le moins cher et celui qui assure une garantie «illimitée», faites fi de ces facteurs alléchants. Le mien, en l’occurrence, me garantissait le travail pour une période de trois mois (compte tenu que les œufs prennent jusqu'à 2 semaines à éclore) Il m’a dit de me méfier des exterminateurs qui font une soi disant «garantie illimitée», car les punaises - qui sont très difficiles à enrayer- peuvent réapparaître à tout moment et aucun exterminateur n'accepterait de refaire le travail indéfiniment. D’autres ne le garantissent tout simplement pas.

Nota Bene de Corinne : Si vous êtes locataire (et Québécois), sachez que, selon la Régie du Logement, c’est le propriétaire qui est responsable en cas de parasites. À lui, donc, de défrayer les coûts d’extermination.
6 février 2007. Dans un moment de panique, je jette mon divan et mon sommier. Le divan était vieux et plein de replis (donc plein de cachettes pour les punaises) et je n’arrivais pas à voir correctement l’intérieur de mon sommier (donc d’autres possibilités de cachettes pour les punaises…).

Nota Bene de Corinne : Inutile de jeter quoi que ce soit, à moins que vous soyez convaincus que le meuble en question soit complètement INFESTÉ de punaises et totalement irrécupérable. En effet, les exterminateurs peuvent traiter vos meubles avec leurs pesticides. De plus, si vous avez toujours des punaises chez vous après l’extermination (hélas! Cela peut arriver…) et que vous achetez du nouveau mobilier pour remplacer l’ancien, les punaises risquent de migrer dans vos nouveaux achats…

On m’avait dit qu’il était préférable de sceller mon matelas dans un grand couvre-matelas en plastique, supposément disponible dans les pharmacies, ceci pour éviter que les punaises viennent s’établir dedans. J’en ai cherché pendant des jours, sans succès. J’ai donc acheté quelques rideaux de douche en plastique à Dollarama et j’ai tenté de le recouvrir tant bien que mal avec ces toiles. Résultat pathétique.

16 février 2007. L’exterminateur vient pour la première fois. Il asperge TOUTES les plinthes de mon appartement, mes meubles de salon et de chambre, ainsi que mon matelas. Il m’avait demandé de vider tous les meubles de ma chambre. J’avais tout lavé à l’eau chaude, et avais placé les vêtements «décontaminés» dans des sacs de plastique à fermeture éclair (les mêmes qui servent d’emballage lorsqu’on achète des draps ou couvertures). Le reste, je l’avais scellé dans de larges sacs de poubelles que j’avais placé sur mon balcon.

Nota Bene de Corinne : Avis aux Québécois, la température hivernale joue en votre faveur. Les punaises meurent après deux jours en dessous de -20. Donc ce que vous ne pouvez laver, placez-le dehors par temps de grand froid.
SVP, pour ceux qui seraient tentés de le faire (oui, j’ai déjà entendu cette suggestion…), n’essayez pas de fermer le chauffage et d’ouvrir les fenêtres pendant des jours dans l’espoir de tuer les punaises par le froid!!! En plus d’être complètement inutile (jamais vous n’arriverez à obtenir une température de -20 à l’intérieur!) vous pourriez endommager du matériel (électronique et électroménagers) et conduits d’eau à l’intérieur de votre logis.

19 février 2007. Je me fais piquer à nouveau. Je pleure. J’appelle l’exterminateur qui m’explique que cela est chose normale. En effet, les insectes doivent sortir de leur cachette et se rendre jusqu’à l’hôte afin de marcher dans le poison. Il faut donc se placer en appât pour les bêtes pendant quelques temps (joie!).

Pendant quelques semaines, calme plat.

7 mars 2007. L’exterminateur vient faire son tour de contrôle. Il inspecte mon appartement, me pose des questions, etc. Il ne voit aucune trace. Je suis contente, il est content. Vive la vie.

Nota Bene de Corinne : Si votre exterminateur est compétent et soucieux, il se devrait toujours de faire un suivi après l’extermination initiale.

14 mars 2007. Vient le retour du drame. Nouvelles piqûres, nouveaux pleurs.

16 mars 2007. Deuxième extermination (gratuite, car j'étais toujours dans les fameux «trois mois de garantie»). Cette fois-là, l’exterminateur reste perplexe. Il ne voit toujours aucune punaise, aucune trace de sa présence. Il pense que j’ai été victime de ce qu’il appelle un «accident» (i.e. j’aurais apporté chez moi un mâle ou une femelle qui heureusement n’était pas enceinte). Sceptique et me croyant atteinte d’une maladie mentale, il décide tout de même de fumiger ma chambre et mon matelas.
Puis, plus rien. Cependant, j'ai suivi pendant quelques temps des mesures très strictes de prévention.
Tranquillement, j'ai recommencé à faire des nuits complètes et reposantes. J'ai retrouvé la douceur de mon chez-moi.
Ainsi s'est soldé ce combat.
Parfois, encore aujourd'hui, je me blottis le soir dans mes couvertures, béate, et apprécie chaque minute de ce délicieux intervalle entre l'apaisement et le sommeil, ce moment divin où l'on sait que rien ne peut nous atteindre, à part les rêves. Ce sont les minutes les plus délectables...

lundi 6 août 2007

Pourquoi nos grands-parents en savent plus que nos parents sur la punaise de lit

Mon père et ma mère n’avaient jamais entendu parler de punaises de lit avant mon expérience. Mon grand-père, en revanche, avait mille histoires à raconter sur le sujet.
«On les brûlait avec du gaz à lampe! Y’en avait partout... Un jour, je parlais avec un des fraiseurs de l’usine, pis là un insecte est sorti du col de sa chemise... C’était une punaise.» L’ouvrier en question lui avait expliqué que sa famille était complètement envahie par les punaises de lit et qu’ils ne savaient plus quoi faire pour enrayer leur propagation. Ils étaient tellement infestés qu’il en transportait sur lui!

Avant la Deuxième Guerre mondiale, les punaises de lit avaient proliféré à un rythme alarmant et faisaient des ravages autant en Europe qu’en Amérique. Cependant, suite à l’apparition du Dichlorodiphényltrichloroéthane - communément appelé le DDT - (un pesticide extrêmement puissant mais aussi fort toxique), les punaises de lit avaient presque complètement disparu durant les années 50, 60 et la première moitié des années 70.
Vous êtes victime de la punaise? Si vos parents ont entre 40 et 60 ans, fort probable qu'ils aient peu de conseils à vous donner... Parlez-en à vos grands-parents. Vous serez surpris!
Cela prouve comment les parasites de l'homme vont et viennent par vagues.

dimanche 5 août 2007

C’est pas la fin du monde, sauf que…

Vous et votre entourage durant la période de «dépunaison» ou de l’importance du soutien moral

C’était il y a deux ans.
J’arrive au travail. Un de mes collègues, qui avait arrêté de fumer depuis quelques mois, est devant la porte en train de s’en griller une. Il est tout cerné, a l’air blafard et complètement abattu.
« T’avais pas arrêté de fumer toi?»
«Ouais mais là… J’ai des punaises de lit.»
«Ah ouin… c’est quoi ça?»
«Des parasites qui te piquent quand tu dors. C’est super petit, ça se cache partout, dans ton matelas, entre autres. Partout.»
«Ok… pis c’est à cause de ça que t’as recommencé à fumer?»
«Hé ben ça fait 3 fois qu’on se fait exterminer, j’ai jeté notre lit et une bonne partie de nos meubles… enfin, je pense qu’on va déménager finalement. On est pas mal à bout de nerfs.»
«Ah… c’est poche ça…»
(Il est en train de flipper, ce ne sont que de petits insectes après tout, me dis-je alors. Tout jeter et déménager, recommencer à fumer à cause de ça… pfff… un peu lopette quand même).

***

«C’est pas la fin du monde, Corinne, franchement», me dit mon ami Étienne, alors que je me confiais à lui, en pleine apogée de mon stress émotionnel. J'avais des punaises chez moi depuis 2 mois.
Je venais de jeter mon divan et mon sommier. Tous mes effets personnels étaient scellés dans des sacs de plastique sur la table de la cuisine. J’avais jeté énormément de choses, dont certaines avaient une valeur sentimentale. L’exterminateur avait tout aspergé dans mon appart et ça puait. Tout était sans dessus-dessous. Je dormais par terre sur un matelas que j’avais recouvert de rideaux de douche achetés chez Dollarama, me réveillant à toutes les demi-heures, prise de spasmes nerveux. Je pleurais à chaque jour. Je me cachais dans les toilettes à mon travail pour pleurer.
Je pensais à tout ce que j’avais à faire à longueur de journée. Je lave quoi aujourd’hui? Je commence par quoi? Les draps? Les rideaux? Je passe l’aspirateur dans quelle commode? Merde, je n’ai plus de sacs d’aspirateur, esti …

J’étais blessée qu’un de mes amis minimise à ce point ce qui était en train de m’arriver. Oui, c’est clair, dans l’océan de douleur du monde - l’enfant qu’on bat, la femme qu’on humilie, l’ami qu’on trompe - avoir des punaises de lit n’est qu’une goutte négligeable.

Mais reste que, pour bien des gens qui n’ont pas vécu cette expérience, il est difficile de comprendre à quel point l’extermination devient un combat de tous les jours et à quel point notre moral peut en prendre un coup.
On manque de sommeil.
On devient nerveux.
On ne voit plus la fin.
On apprend aussi à ne pas en vouloir à ceux qui ne comprennent pas.
Et on se rend vite compte que l’empathie est la plus belle des vertus.

samedi 4 août 2007

«J’en ai moi aussi» ou de l’importance d’en parler à votre entourage

Certes, avoir des punaises de lit est une expérience traumatisante. Nul doute. Ainsi aurez-vous la nécessité de vous confier à vos amis, vos parents, afin de partager votre anxiété avec vos proches. Alors que certaines personnes vous écouteront avec attention, d’autres ne prendront pas vraiment conscience de l’ampleur du stress que vous vivez.
Mais peu importe. L’important est d’en parler. Et je vous invite à le faire le plus souvent possible.

Pourquoi est-ce si important?
Parce que non seulement en parler vous permet d’évacuer votre tension, mais cela bénéficie aussi aux autres.

Voici une anecdote fort éloquente à ce sujet :

Au pire de ma crise, j’avais raconté tout le détail de mon épopée de punaises à plusieurs de mes collègues de travail que j’apprécie particulièrement, dont une certaine Paula. Elle était très empathique, semblait consternée par ma situation et me posait beaucoup de questions. Je lui racontai les piqûres, le doute, la découverte, l’extermination, etc. Quelques mois après m’être débarrassée pour la première fois de mes indésirables, je vois Paula sortir de l’ascenseur en s’élançant vers moi : «Corinne, Corinne! J’en ai moi aussi! Quelle merde!»
Paula avait raconté mon histoire à son conjoint. Quelques semaines plus tard, (il n'y a pas de hasards...) celui-ci avait commencé à voir apparaître, à son réveil, des boutons très rouges sur ses jambes. Au début, il n'avait pas osé en parler à Paula, de peur de la faire paniquer pour rien. Mais après deux semaines, il lui en glisse un mot. Quelques jours plus tard, elle se réveille, elle a deux boutons sur le bras qui la démangent.
«Ça n’a pas été long qu’on avait tout reviré l’appart en l’envers, lampe de poche en mains, à la recherche d’une punaise! Ça ressemblait trop à ton histoire!»
Et puis ils en ont trouvé une…
Ils l’ont conservée au congélateur, et l'ont encore à ce jour (sur ma recommandation).
Ils ont tout lavé à l’eau bouillante. Ils ont vaporisé un insecticide acheté chez un vétérinaire (je ne le recommande pas) partout dans leur appartement. Et depuis, plus rien, plus de piqûres.
«Heureusement que tu m’en avais parlé, on aurait pu endurer ça des mois sans se douter de rien, je te dis!»

HA!
Beaucoup de gens n’ont jamais entendu parler de punaises de lit, en partie parce qu’elles avaient disparues durant les années 50, 60 et 70. Mais votre entourage doit être aux aguets, car elle est bel et bien de retour, et peu de gens savent reconnaître les signes de la présence de punaises dans leur résidence. Parler de votre expérience à vos proches est une forme très efficace de transmission de l'information et peut aider à prévenir une infestation.

vendredi 3 août 2007

Pour en finir avec les mythes concernant les punaises

Avoir des punaises de lit chez soi est un signe de malpropreté. On n'en retrouve que dans les taudis.

Faux et archifaux. Ces insectes se nourrissent de sang, et non de déchets. Quiconque a du sang dans les veines (i.e. tous les organismes à sang chaud!), sont susceptibles d’être les hôtes des punaises ou d'en ramener à la maison. Riches comme pauvres, propres comme sales.

Avoir une prolifération de punaises de lit chez soi est un signe de malpropreté.

Vrai et faux. Les punaises femelles adultes peuvent pondre jusqu’à 5 œufs par jour et ont une période de reproduction de plusieurs mois. Elles ne cessent de copuler (plus d'une centaine de fois par jour!). Elles prolifèrent donc à un rythme alarmant. Cependant, le fait de garder son logement ou sa maison propre (passer l’aspirateur souvent et en profondeur, laver fréquemment les draps et ses vêtements) peut ralentir la prolifération. Avoir des murs et des draps blancs peut aider à mieux les détecter.

Les punaises de lit peuvent rendre dépressifs.

Vrai. J’ai même déjà entendu une légende urbaine comme quoi elles injecteraient une hormone qui favoriserait la dépression (bien entendu, cela est faux). Mais cette légende a des assises bien réalistes : les infestés traversent souvent des états dépressifs.
Une des mes amies qui est travailleuse sociale a déjà reçu plusieurs fois des gens dans son bureau qui étaient infestés par les punaises de lit. Ils souffraient de détresse émotionnelle, parfois même d’un léger choc post-traumatique.
Souvent ostracisé (qui veut aller visiter quelqu’un qui a des parasites chez lui? Pas moi!), l’infesté se sent abject, rejeté.
Le lit est un sanctuaire. Et avec des insectes dedans, le sanctuaire est nécessairement violé. Il devient alors un pieu de torture. L’infesté a le mauvais sommeil, ce qui favorise la dépression. Il faut du courage et un bon réseau social.

Les punaises de lit peuvent sauter et voler sur les gens.

Faux. Il ne faut pas la confondre la punaise de lit (Cimex lectularius) avec la puce (Pulex irritans). La cimex ne peut pas sauter et n’a pas d’ailes : elle ne peut donc que ramper. Voilà d’ailleurs un bon point pour vous, car il vous est possible de lui rendre votre lit inaccessible.

La punaise de lit est invisible à l’œil nu.

Faux. Bien qu’elle soit petite, la punaise arrivée à maturité est détectable. Elle est d’un brun rougeâtre lorsqu’elle est gorgée de sang et mesure environ 5 mm à son dernier stade de maturité (voir la photo de l’ennemie en haut de page) . Quant à la nymphe, elle mesure entre 1 à 3 mm et est translucide ; elle est donc beaucoup plus difficile (voire impossible) à repérer.

Les punaises peuvent se tenir sur les gens ou dans leurs vêtements durant le jour.

Vrai. Mais, selon ce que j’ai pu lire et entendre, cela ne se voit que dans les cas d’infestations hors de contrôle. En temps normal, les punaises restent cachées durant le jour et n’iront pas sur vous.

Les punaises de lit, comme l’indique leur nom, ne se trouvent que dans les lits.

Faux. La cimex lectularius, communément appelée la «punaise de lit», a été dénommée ainsi car elle se loge généralement dans les lits (matelas, coutures de matelas, sommiers), mais on peut la retrouver littéralement partout (d’où toute la difficulté à s’en débarrasser!) : derrière la tapisserie, en dessous des plinthes, dans les meubles de bois, tables de chevet… même les endroits les plus incongrus : dessous une lampe de chevet, dans une enceinte stéréo, dans un écrou

Les punaises transportent des maladies.

Faux. On a longtemps pensé qu’elles pouvaient transmettre certaines hépatites, mais cela n’a jamais été démontré clairement.

Les 4 grands types de réactions aux piqûres

Je n’ai pas suivi de cours en dermatologie, mais…

Au cours de mon bourlingage sur le net à la recherche d’infos sur la punaise, j’ai pu répertorier quatre types de personnes qui réagissent différemment aux piqûres des punaises de lit.

Les voici :

1. Personne allergique. Elle fait généralement de gros boutons auréolés d’une zone rouge (souvent en groupe de 3), plutôt douloureux et qui démangent (comparables à la piqûre d’un moustique). Ils sont parfois boursouflés, aux contours un peu irréguliers. On peut voir le point où le dard a transpercé la peau après quelques jours, lorsque l’enflure a disparu. Ce point reste toujours visible, un peu gonflé et perceptible à la surface de la peau, pendant plusieurs jours, voire semaines.

2. Personne d’abord allergique et qui se désensibilise avec le temps aux piqûres. Elles deviennent si petites qu’elles sont alors difficiles à distinguer d’un simple petit bouton commun. Elles désenflent très rapidement, mais on voit toujours le point du dard sur la peau.

3. Personne d’abord non-allergique et qui se sensibilise à la longue (risque d’infection plus grand).

4. Personne n’ayant aucune réaction aux piqûres. Oui, oui, c’est possible.


Pour ma part, je fais partie du groupe le plus rare, le groupe 2.

Je trouve qu’il est un peu inutile d’aller voir sur le net les photos des piqûres de punaises, car chaque individu a une peau différente et personne ne réagit tout à fait de la même manière. Mais je me rappelle qu’au départ j’avais besoin de comparer alors voilà.

Maintenant, quant à déterminer quel groupe est le pire d’entre tous, cela est tout aussi vain. Cependant, le débat semble animer plusieurs sites et blogues.

Pourquoi?

Souvent parce que les groupes 1, 2 et 3 en veulent aux gens du 4 qui sont en quelque sorte «épargnés». On remarquera que beaucoup plus d’hommes que de femmes font partie du groupe 4. Certains croient que c’est parce que la peau des femmes est plus sensible que celle des hommes, et donc plus sujette à la réaction cutanée. D’autres prétendent que c’est parce que les hommes se font moins piquer que les femmes. Bien entendu, cela est faux. Tout le monde se fait piquer, sans distinction. Peu importe qu’il y ait marque ou non.

Selon moi, ces 4 groupes ont leur lot d’infortune.

Les gens du groupe 1 ont la vie dure. Ils se grattent continuellement et souffrent souvent d’insomnie.

Les gens du groupe 2 deviennent complètement paranos. Est-ce un petit bouton ou une piqûre?

Les gens du groupe 3 ont l’impression de ne jamais s’en sortir et que la situation ne fait qu’empirer malgré tous leurs efforts. Leur état régresse et leur santé physique aussi.

Les gens du groupe 4 se réveillent un matin avec une légion de parasites, car ils ne s’étaient rendus compte de rien pendant tout ce temps. L’extermination est derechef beaucoup plus difficile pour eux.

Chronique du «first encounter» (fin 2006, hiver 2007)

Voici donc le récit détaillé de ma première rencontre avec la cimex :

30 décembre 2006. Je me réveille un matin avec trois grosses piqûres rouge vif sur le corps. Deux sur le visage, une autre sur le cou. D’emblée, je soupçonne la morsure d’une araignée (elles ont aussi l’habitude de piquer en trois temps).
Trouve une araignée dans ma chambre. Blâme l’araignée. Tue l’araignée.

Nota Bene de Corinne : Beaucoup d’infestés croient au départ qu’ils ont été piqués par une araignée, car elles piquent aussi «en chapelet» (ce que les anglais appellent le Déjeuner-Dîner-Souper - Breakfast-Lunch-Dinner - de la punaise). Or, les araignées de piquent pas sans raison. À moins qu’elles se sentent menacées, elles n’attaqueront pas l’humain et n’ont donc aucune raison d’aller vous agresser durant votre sommeil, juste comme ça, pour le fun.

Les piqûres sont très enflées, semblables à celles d’un moustique, mais plus douloureuses encore.
Je m’en rappelle, car c’était le temps des Fêtes. Elles étaient si grosses et voyantes que toute la parenté me demandait ce que j’avais au visage et sur la nuque (qui avait l’air d’une gros baisé-sucé tant l’auréole était rouge). Un mononcle niaiseux dans un party du Jour de l’An de s’exclamer : «Gna-han-han t’es-tu sure que c’est pas un p’tit garçon qui t’a fait ça, hein?»
Awignan-han.
And so on.

6 janvier 2007. Dans la douche, je me découvre encore trois piqûres, cette fois-ci sur les épaules et le cou. Elles sont un peu moins apparentes que les premières, mais tout aussi douloureuses. Je comprends alors que ce n’était pas l’araignée, mais bien un autre insecte (toujours en vie) qui me pique.
Les anciennes piqûres n’avaient toujours pas disparu. Je trouvais louche le fait qu’elles soient si lentes à s’estomper…

Nota Bene de Corinne : Bien que chaque peau réagisse différemment aux piqûres d’insectes, les piqûres de punaises ont la particularité d’être très lentes à s’estomper.

16 janvier 2007. Encore dans la douche, je trouve trois autres piqûres sur mon cou, encore plus petites que les précédentes. La panique commence à s’installer. Rendue là, je suis maintenant convaincue qu’il s’agit d’un insecte qui me pique durant mon sommeil. Mais lequel?
Je commence à m’informer sur les insectes «domestiques» et emprunte un livre sur les parasites.
Bien sûr, les piqûres ne passant pas inaperçues, j’avais déjà parlé de mon inquiétude à certains de mes collègues de travail qui m’avaient eux aussi interrogée sur les grosses taches rouges qui ornaient mon cou et mon visage.
Une de mes collègue me parle alors des fameuses punaises de lit. Je n’avais jamais entendu parler de ces bestioles avant. Je vais sur le net, je m’informe. Je constate à quel point tout ce qui m’arrive est conforme au modus operandi de la punaise. Trois piqûres en chapelet, apparaissant de 7 à 10 jours d’intervalle, souvent découvertes au matin.

Dans le palmarès des stupidités entendues durant cette période d’incertitude, la palme revient à celle-ci : «C’est peut-être un rêve, tu sais… genre tu te fais piquer par un insecte dans ton rêve… tsé des fois fois ça arrive, on se fait piquer en rêve et quand on se réveille ça nous pique pour de vrai, c’est comme tellement réel!»
Ben oui, c’est sûrement ça, juste un rêve…
Surtout qu’on VOIT l’endroit où le dard a percé la peau.

Sans commentaires.

25 janvier 2007. Le soir même de ce commentaire poche, je reviens chez moi avec la ferme intention de trouver l’insecte qui me bouffe.
Je revire tout à l’envers. Les couvertures, les draps, le matelas. Rien. Nada.
Je vais regarder la télé quelques minutes, reviens, et là je la vois, grosse, brune, bien ronde, désinvolte, se baladant sur mon sommier. Je l’écrase. Ça pisse le sang. J’avais enfin la confirmation tant attendue.

Paniquée, je décide de dormir sur le divan ce soir-là. C’est un réflexe normal, mais à proscrire tout à fait.
À mon réveil, je constate que j’ai de nouvelles piqûres sur les doigts…

Nota Bene de Corinne : Le fait de dormir ailleurs que dans son lit (ou l’endroit où on se couche habituellement) peut entraîner une migration de certaines punaises, ce qui pourrait résulter en la formation d’une nouvelle «colonie». Couchez toujours à l’endroit où vous avez été piqué.

29 janvier 2007. Ma mère amène l’insecte mort chez un exterminateur. C’est confirmé, il s’agit bel et bien d’une punaise.

Nota Bene de Corinne : Malgré les moult photos sur Internet, je recommande tout de même d’aller faire identifier l’insecte par un expert. Moi-même, après des mois de combat contre la punaise, n’avais plus l’acuité nécessaire pour l’identifier avec précision. En effet, lors de l’extermination, on est fatigué, on confond les punaises avec des graines de sésame et de lin, chaque petit pépin de pomme nous fait sursauter. On ne voit plus clair.

Ainsi a débuté mon combat.

jeudi 2 août 2007

Des blogs et de l'épanchement maladif

Personnellement, je n’ai jamais trop compris l’intérêt des blogs.

Vaste dépotoir à opinions, résidu-scripte de narcissisme attardé et d’exhibitionnisme socialement accepté (pourquoi faire l’autopsie d’une de ses journées plates?) dont la lecture relève d’un certain voyeurisme primaire (pire encore, quel intérêt de lire ces insipidités?), ils m’ont toujours laissée complètement indifférente, mais perplexe quant à leur grandissante popularité. Je n’avais que faire de savoir ce qu’un tel faisait à 11h45 un dimanche et qu’il avait chié mou cette journée-là, ou ce que cet autre pensait du dernier épisode de la saison quatre de Star Trek, tout comme je n’ai jamais vu l’intérêt non plus de Faceshit et de MySpace, manifestations trop mal déguisées de vanité puérile, dont l’aboutissement ultime repose sur la vaine exposition de ses photos cool et des messages tout aussi cool de ses amis cool qui ont tous des agendas culturels bien chargés, super «people».
Nah.

Cependant, lorsque j’ai eu des punaises de lit pour la première fois chez moi, j’ai trouvé, à mon grand étonnement, que l’information la plus concrète et la plus pertinente provenait non pas des sites d’informations sur ces insectes succubes, mais des blogs anglais, où chacun donnait ses propres trucs pour se sortir de cette merde totale que sont les ciboles de cimex lectularius. J’ai alors remarqué à ce moment-là l’absence flagrante de ressources en français (à ma connaissance, pas un seul blog provenant du Québec, alors que Montréal voit en ces dernières années une nouvelle éclosion faramineuse de ces parasites).
Créer un blog à cet effet me semblait alors justifié, et, doublée d’une vertu salvatrice pour quelques-uns – le but étant d’aider les lecteurs! -, l’expérience serait à la fois thérapeutique et libératrice pour moi.

Ainsi, ce blog a pour but principal de donner de l’information en tout ce qui a trait à la punaise de lit et des façons de s’en débarrasser. Et, croyez-moi, ce n’est pas une mince tâche…
J’essayerai donc de faire la synthèse de mon expérience, de celle des gens qui m’entourent et qui en ont eu, et de ce tout ce que j’ai pu lire sur le net à ce propos.